Type de questions QE
Ministère interrogé : NUM - Ministère auprès du ministre de l¿économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé du numérique
Question n° 43-00146 : du :date non fixée
A la suites des annonces d'
Amazon Web Services (AWS) à grands renforts de presse sur la commercialisation d'un cloud dit "européen" et "souverain" j'ai tenu à alerter M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargé du numérique
Jean-Noël Barrot sur sur le lancement de l'AWS European Sovereign Cloud d'Amazon Web Services (AWS).
Ce nouveau service d'informatique en nuage se prétend souverain et conçu pour aider les clients du secteur public et ceux des industries hautement réglementées à répondre aux exigences réglementaires les plus strictes en matière de résidence des données et d'exploitation.
Situé et exploité en Europe, l'AWS European Sovereign Cloud sera physiquement et logiquement séparé des régions AWS existantes, avec la même sécurité, la même disponibilité et les mêmes performances que dans les régions AWS existantes, offrant ainsi aux clients un choix supplémentaire pour répondre à leurs besoins en matière de résidence des données, d'autonomie opérationnelle et de résilience.
À l'Office fédéral allemand de la sécurité de l'information (BSI), la présidente est enthousiaste : "Le développement d'un nuage AWS européen facilitera grandement l'utilisation des services AWS par de nombreuses organisations du secteur public et des entreprises ayant des exigences élevées en matière de sécurité et de protection des données. Nous sommes conscients du pouvoir d'innovation des services Cloud modernes, et nous voulons contribuer à les rendre disponibles en toute sécurité pour l'Allemagne et l'Europe". Sur son site, Amazon s'étend aussi sur les bienfaits apportés aux Européens en matière de sécurité et de souveraineté, oubliant elle aussi un détail d'importance : ce nouveau Cloud reste sous le coup des lois extraterritoriales américaines (notamment Cloud Act et FISA), ce qui limite considérablement ses prétentions à la souveraineté.
Par ailleurs, à travers les propos de la présidente du BSI, l'Allemagne semble vouloir prendre sans concertation le lead, pour imposer cette solution cloud au reste de l'Europe, donc singulièrement à la France, et ce en opposition frontale à SecNumCloud.
Je souhaite donc connaître la position du ministre et de la France sur cette nouvelle offre américaine et sur le problème posé par sa validation par le BSI, homologue de l'ANSSI, tous deux étant censés co-valider ce type de décision.
Philippe LATOMBE